Majorer, minorer, encadrer, voici les techniques de base de l'analyse et ce cours a pour but de vous présenter ces techniques et de vous y entraîner. Il fournira une approche de la notion de limite. Il s'agit d'un cours d'approfondissement, notamment en ce qui concerne la difficulté des exercices. Il s'adresse à des étudiants post-bac, ayant une certaine pratique des inégalités.
Pour une approche basique des notions d'inégalités, intervalles et encadrements, on consultera avec le plus grand profit du cours DOC Inégalités, intervalles, inéquations .
Voici quelques exercices pour tester vos connaissances et votre pratique des inégalités. Si vous rencontrez des difficultés ou que vous manquiez d'assurance, n'hésitez pas à consulter les parties [A], [B] et [C] du cours Activité inconnue .
On rappelle les résultats suivants que l'on cherchera à démontrer pour une meilleure appropriation.
Pour le calcul propositionnel, les ET et OU, consultez cette page .
Avant d'étudier cette page, on consultera, si nécessaire, la page encadrement du cours Activité inconnue .
Tous les réels de : [[ sont des majorants de A. Ceux de : ] - ] en sont des minorants.
On notera que appartient à A, mais que -1 n'y appartient pas.
il est facile de voir que X est minoré par 0, et majoré par 2 puisque p et q sont supérieurs ou égaux à 1
Le maximum 2 est atteint pour p=q=1, c'est donc le meilleur possible (et il appartient à X ).
Si on fait tendre p et q vers , on voit que tend vers 0, d'aussi près que l'on veut. 0 est donc le meilleur minimum (mais il n'appartient pas à X).
Solution
D'autre part le dénominateur vaut 6- x2 dans l'intervalle considéré donc est minoré par 2. En combinant ces deux résultats, on obtient l'implication cherchée.
Solution
Quand x est supérieur à 3, alors on a , donc on obtient
Solution
Pour , on a : (on est aussi autorisé à prendre une calculatrice...). Ce qui est équivalent à d'où on tire :
.
La définition suivante est formellement la même dans ou , avec cette différence : la notation désigne une valeur absolue dans et un module dans .
tel que
On note alors :Graphiquement, cela signifie qu'une valeur étant fixée, alors au-delà du rang n0 (qui dépend du choix de ), tous les termes de rang supérieurs à n0 sont dans l’intervalle [ ] dans le cas réel, et dans le disque de centre l et de rayon dans le cas complexe.
Dans le graphique ci-dessous, pour une suite un convergeant vers 2, on a tracé les points de coordonnée (n,un) pour . On constate que rapidement tous les points se situent à l'intérieur de la bande entre y=1,5 et y=2,5.Ici, on résout des inéquations : On se donne donc un petit dans et on cherche les n vérifiant : on a les équivalences suivantes
La valeur n0 qui répond à la définition de la limite est la valeur trouvée, mais, comme elle n'est très probablement pas entière, on prendra où E[a] est la partie entière de a.
Pour , on trouve n0=25.
On notera que l'on a ici raisonné par équivalence.
= = .
On peut minorer par n, puis par 10, ce qui est acquis dès que .tel que
On note alors :tel que
On note alors :Un certain nombre de suites "de référence" tendent vers . Par exemple, les suites (avec ); ; ; ... Ces suites seront largement utilisées pour des majorations ou minorations de suites plus complexes, en utilisant les théorèmes de comparaison, voir par exemple un Théorème de comparaison pour les suites .
On peut démontrer par récurrence les formules un = u0 + n r et vn = v0 qn.
Pour traiter la suite géométrique, poser q=1+x avec x >0. Commencer à développer à l'aide de la formule du binôme de Newton et minorer judicieusement.
Cet énoncé résulte facilement de la définition d'une suite tendant vers l'infini.
Pour rester dans l'esprit du document, on procéde par minoration:
On se donne un nombre réel et on cherche un entier n0 répondant à la définition.
Si on choisit n tel que , on peut écrire les inégalités : , et en particulier .
il suffit donc de choisit pour n0 le plus petit entier naturel n tel que , par exemple , où E(a) est la partie entière du réel a.
Ici, nous avons montré que la suite minorante tend vers l'infini et nous avons ainsi conclu avec la définition sans invoquer le théorème.
Les facteurs correspondants à des valeurs de k comprises entre 1 et n sont supérieurs ou égaux à . Les autres sont supérieurs à 1, on obtient donc . La suite est une suite géométrique de raison supérieure à 1, donc elle tend vers , ainsi que , grâce au théorème de comparaison.
Soit
A un sous-ensemble de
et
f une fonction définie sur
A à valeurs dans
.
Soit
b un réel (n'appartenant pas nécessairement à
A, mais tel que
f soit « définie au voisinage de
b »), et
L un réel.
On dit que
f admet
L pour limite au point
b, lorsque :
Pour tout réel
, il existe un réel
, tel que, pour tout
x dans
A avec
,
on ait
Cette proposition s'écrit aussi.
et
On note , ou .
En attendant d'avoir des théorèmes sur les limites, on voit que pour démontrer qu'une fonction admet la limite L quand x tend vers x0, on est amené, pour un donné, à trouver un nombre (qui n'est pas unique, bien sûr) vérifiant certaines propriétés. La méthode est décrite à cette page .
Une lecture approximative de la définition de la limite peut conduire à une direction de travail peu précise. Certains la réduisent au schéma suivant : si x tend vers b, alors f(x) tend vers L, mettant la priorité au comportement de x, qui va entraîner celui de f(x). La démarche de la démonstration est exactement inverse.
Revenons à un peu de logique mathématique. Dans une implication , le but final est la proposition , c'est donc ce que l'on doit avoir en perspective dès le début.
On a ainsi trouvé un intervalle sur l'axe des abscisses (et qui doit être dans l'ensemble de définition) dans lequel il suffit de prendre les valeurs de x dans A, pour avoir , c'est à dire pour que que f(x) soit dans l'intervalle .
Montrer, en utilisant la définition ci-dessus, que la fonction f définie sur par f(x) = x2+4x-5 admet pour limite 0 lorsque x tend vers 1.
Preuve : On note d'abord que le trinôme admet 1 et -5 pour racines. Donc , et on a fait apparaitre la quantitéApplication. Si on se donne par exemple, on obtient et on sait alors que toutes les valeurs de x se trouvant dans l'intervalle ont des images par f dans l'intervalle .
Si la condition est vérifiée, x est majoré par 3 et on peut écrire :
Si x est compris entre 1/2 et 3/2, (on est alors sûr que la fonction est définie), on minore par (faire un dessin sur la droite réelle en plaçant , 1, et 2, et on majore par . On peut donc écrire que
si x est compris entre 1/2 et 3/2 ,
= =
La fonction est définie si et seulement si x n'est pas nul, nous allons donc supposer que x est entre et , alors (x+1)2 est majoré par et est majoré par 7(x-1)2 pour faire simple.Solution
Une infinité de choix de sont possibles, le choix dépend de la majoration qu'on a réussi à faire. Les majorations proposées permettent d'affirmer que les valeurs de suivantes conviennent ainsi que toute valeur inférieure.
)